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Santé

Richard Alvear - Publié le 19/03/2015

Quelques principes kiné de base appliqués au tennis

Chapô: 

Le suivi préventif chez l'amateur ou le pro est primordial. Le kiné peut offrir des conseils d'étirements, très importants, mais aussi de préparation d'avant match.

Alizé Lim soignée par une kiné lors des qualifs de RG - © Tennisleader
Alizé Lim soignée par une kiné lors des qualifs de RG - © Tennisleader

Il faut le rappeler, un corps met trois heures à se réveiller. Son rythme est dicté par des hormones qui sont liées à la lumière, aux heures de repas. En trois heures le corps se réveille, se chauffe, le métabolisme se met en route, la fréquence cardiaque et la température du corps retrouvent un rythme normal.

Les excès du samedi soir

Chez l'amateur l'activité de la compétition du dimanche matin peut être dramatique, et occasionne de nombreux traumas. La sortie festive du samedi soir est souvent néfaste pour l'activité du dimanche matin. Le kinésithérapeute a aussi un rôle de conseil sur l'alimentation quand il est sollicité sur ce sujet et peut conseiller la limitation de consommation de viandes rouges. Il peut expliquer le fonctionnement des sucres lents et rapides, guider le sportif sur ce qu'il doit apporter à son corps avant et pendant le match.

Des méthodes plus variées

Olivier Terpraut est kinésithérapeute depuis 23 ans. Il a travaillé une dizaine d'années avec les équipes de jeunes de la fédération française de hockey sur gazon et connait très bien les pathologies liées au tennis

Lorsque j'intervenais à la fédération de hockey sur gazon les moins de 16 ans ne voyaient pas l'utilité des soins kiné préventifs et réparateurs. Au fur et à mesure qu'on grimpait dans les catégories d'âge il y avait au contraire un passage quasi obligatoire chez le kiné. Parce que c'était un vrai moment de réconfort, de détente, de récupération. Nous sommes très bien équipés désormais pour nous faire aider par des appareils d'électrostimulation. Au cours d'une séance de récupération, on peut ainsi associer des bains froids avec de l'électrothérapie à visée antalgique, du massage, des étirements, de la méditation, de la relaxation, un travail sur l'image du corps. Les sportifs sont demandeurs, c'est leur raison de vivre et ils sont conscients que toute aide améliorera leur compétitivité.

Utiliser le chaud ou le froid

En cas d'accident il faut suivre quelques petites directives. Concernant le chaud et le froid, dans 95% des cas on mettra du froid, qui est intéressant pour toute lésion articulaire ou musculaire. On n'appliquera du chaud qu'en cas de contracture musculaire. En cas de lumbago par exemple on peut mettre du chaud pour essayer de détendre les muscles qui sont para vertébraux. Sinon c'est systématiquement du froid sous forme de poches de froid, de glaçons dans un sac plastique, de sacs de petits pois congelés qu'il faut directement appliquer sur le genou, les articulations. Les bains glacés peuvent être intéressant dans la récupération musculaire, même si les études ne sont pas encore complètes et unanime pour cette technique encore trop récente.

Replacer les fibres musculaires

Les concepts - même anciens - évoluent. Aujourd'hui on réalise que la « bombe miracle » a peu d'effets. Le spray de froid continue toutefois d'être intéressant pour traiter la douleur car il a un effet sidérateur et coupe rapidement la transmission nociceptive, douloureuse. Mais il n'est pas efficace quand l'hématome est trop important. Il faut alors sortir du terrain, se mettre une poche de glace et laisser le froid pénétrer. De même concernant tous les claquages et les lésions musculaires, auparavant on ordonnait un repos complet. De plus en plus on propose maintenant à la place un travail de contraction statique pour drainer les hématomes et remettre les fibres musculaires dans la fonction, dans le sens des contraintes pour lesquelles elles sont conçues.